1- Introduction
Les cancers urologiques sont parmi les plus fréquents (89820 des 207000 cancers nouvellement diagnostiqués tous les ans en France concernent l’appareil urinaire). L’activité de cancérologie représente 35 à 50 % de l’activité médicale d’un urologue.
Au cours de ces dernières années, les progrès des méthodes diagnostiques et thérapeutiques ont permis une nette amélioration du taux de rémission. Nous vous exposons dans ce chapitre le parcours de soin d’un patient pris en charge dans notre centre.

2- La suspicion diagnostique
Le diagnostic d’un cancer peut être évoqué devant certains symptômes, comme la présence de sang dans les urines (cancer du rein ou de la vessie), l’existence d’une douleur (lombaire ou présente pendant la miction), la palpation d’une anomalie par le patient ou son médecin référent.  Ces différents signes sont souvent tardifs, ce qui explique que bon nombre de cas sont découverts fortuitement (par une échographie demande pour un autre motif par exemple) ou suspectés suite à un dépistage individuel (dosage du PSA pour le cancer de la prostate).
Lors de la consultation, l’urologue expliquera la signification de (ou des) l’anomalie(s) constatée(s) et ainsi que l’intérêt des examens complémentaires nécessaires au diagnostic de certitude.

3- Le diagnostic de cancer
En règle générale, le diagnostic de cancer nécessite une preuve histologique, c’est-à-dire une analyse microscopique. Cette analyse peut se faire à partir des urines (cytologie urinaire) ou le plus souvent à partir d’un prélèvement de la tumeur (biopsie).
La biopsie est un examen qui se pratique sous repérage échographique (biopsie de la prostate), grâce à un guidage par scanner (biopsie du rein) ou par voie endoscopique (résection d’une tumeur de la vessie). Différents paramètres conditionnent les modalités de réalisation (anesthésie locale, rachi anesthésie ou anesthésie générale). La technique de prélèvement, les modalités de réalisation, la préparation nécessaire, les suites habituelles seront exposées. Les ordonnances, une fiche explicative et la date du RDV seront remises au patient à l’issue de la consultation.
Dans certains cas, le diagnostic par biopsie n’est pas réalisable ou n’est pas nécessaire. Par contre, d’autres examens que ceux que déjà réalisés peuvent être utiles pour confirmer la nature de la maladie (scanner complémentaire voire IRM, bilan biologique pour le cancer du testicule).
 Si le patient dispose déjà de tous les examens utiles, un projet personnalisé de soin lui sera exposé. Il tient compte des caractéristiques de la tumeur (siège, taille, agressivité potentielle) et des antécédents médicaux (co- morbidités associées), de l’âge et dans une certaine mesure d’« impératifs » non médicaux (emploi du temps ou contraintes professionnelles). Nous y reviendrons plus tard.

4- Le diagnostic d’annonce
Une consultation dédiée au commentaire des résultats de la biopsie ou des examens complémentaires prescrits sera programmée. Le délai minimal entre biopsie et consultation d’annonce est d’une semaine. Il s’agit du temps nécessaire au biologiste pour interpréter les résultats.
L’urologue informera le patient de la nature de la maladie et son histoire naturelle, c’est-à-dire son potentiel d’agressivité.
Dans la plupart des cas, des examens nécessaires à la planification du traitement seront demandés. Il peut s’agir d’examens morphologiques (comme l’IRM, la scintigraphie osseuse, le TEP scan) ou de questionnaires destinés à évaluer la qualité de vie (évaluation des troubles urinaires ou sexuels). L’objectif de ces questionnaires est d’apprécier l’état de santé urologique avant traitement, afin de choisir les options de soins les plus adaptés à chaque patient.
Les principes généraux de prise en charge seront abordés. Dans certains cas, un document d’information sera remis au patient afin de permettre une meilleure compréhension de la situation médicale.  
Un RDV de consultation sera proposé après réalisation de ces différents examens afin de programmer le traitement.
Un courrier sera adressé à votre médecin référent qui  établira un certificat de déclaration de pathologie prise en charge à 100 % (certificat d’ALD 30).  

5- La consultation para médicale
L’annonce du diagnostic d’un cancer représente à différent degrés un traumatisme pour chaque patient.  Afin préciser certains points essentiels de la prise en charge proposée, une consultation paramédicale est proposée. Elle est assurée par  une infirmière spécialisée et  se déroule dans chacun des  établissements  de soin (clinique Grand Sud, Clinique Kennedy, Clinique Valdegour). Différents point peuvent y être abordés : principes ou conséquences d’un traitement,  mise en relation avec  un psychologue ou un assistant social, mise en relation avec un groupe de parole ou avec le centre ERI (lien internet).

6- La planification du traitement
Le projet personnalisé de soin tient compte du potentiel d’agressivité de la tumeur, des résultats des examens complémentaires demandés,  des antécédents médicaux, de l’âge du patient, de ses craintes éventuelles et des impératifs socio-professionnels. La décision thérapeutique peut nécessiter l’avis de votre médecin référent.
Les propositions thérapeutiques respectent dans tous les cas les directives émises par le comité de cancérologie de l’Association Française d’Urologie (lien internet). Ceci garantit l’homogénéité des pratiques thérapeutiques sur le territoire national.
Dans tous les cas, les options thérapeutiques seront validées  en réunion  multidisciplinaire d’onco urologie (RCP).  Il s’agit d’un comité d’experts reconnus (urologues, radiologues, oncologues médicaux, radiothérapeuthes, anatomo- pathologistes) qui se réunit  2 fois par mois pour confirmer le bien fondé de chaque traitement  après relecture des éléments clés du dossier (scanner, IRM, résultats microscopiques ou biologiques).  En cas de situation atypique, la confrontation des avis de chaque membre du panel permet de dégager une attitude thérapeutique consensuelle ou de proposer l’inclusion dans des protocoles nationaux en cas de pathologie rare ou de pronostic incertain.
Les médecins qui participent à la RCP sont les acteurs de soin qui peuvent intervenir  lors des différentes phases de la prise en charge (diagnostic, chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie)t. Ils connaissent le dossier de chaque patient. Une telle organisation optimise la qualité de la prise en charge de chaque patient.
 Le comité d’Onco-Urologie exerce sous la tutelle du centre 3C privé de Nîmes qui s’assure et organise la bonne pratique des soins liés au cancer dans la ville de Nîmes et son agglomération (lien internet).

7- La prise en charge chirurgicale
Elle est en règle générale assurée par l’urologue référent. En fonction de son lieu privilégié d’exercice, l’intervention peut avoir lieu sur la clinique Grand Sud ou la clinique Kennedy.  
Certaines pathologies nécessitent l’usage d’équipements particuliers qui ne sont présent que dans un des deux établissement.  Dans ce cas, le patient est orienté vers un urologue spécialisé du groupe Urogard puis  vers l’établissement concerné (chirurgie robot assistée à la clinique Kennedy, chirurgie endoscopique au laser à la clinique Grand Sud).
Chacun des établissements est équipé de toute la logistique nécessaire à la qualité des  soins post opératoires.
7-Le suivi après traitement
En général, le suivi  est assuré par l’urologue référent. Il repose sur un examen clinique, un bilan biologique et parfois par un suivi d’imagerie (scanner voire IRM, TEP scan ou scintigraphie).  La fréquence des contrôles est déterminée par le pronostic de la maladie. Lorsque  le traitement a comporté une radiothérapie, le suivi est assuré par l’urologue et le radiothérapeute. Les consultations sont faites en alternance.
Lorsque le traitement repose sur une chimiothérapie, le suivi est essentiellement assuré par l’oncologue médical qui a prescrit et administré le traitement. L’urologue référent est consulté à la demande en fonction des symptômes éventuels.
Lorsque la période de rémission dépasse une certaine durée (qui est propre à chaque maladie), le suivi spécialisé sera interrompu.  Le patient est alors replacé sous la surveillance exclusive de son médecin référent.

8- Conclusion
La prise en charge des cancers urogénitaux est réalisée dans une équipe spécialisée qui exerce sous l’égide du centre 3 C privé de Nîmes. Plusieurs acteurs de soins sont mobilisés pour traiter la maladie dans les meilleures conditions possibles en tenant compte des dernières avancées scientifiques (référentiel thérapeutique du comité de cancérologie de l’Association Française d’Urologie). Le projet de soin est adapté dans tous les cas aux impératifs dictés par l’état de santé général du patient (âge, co- morbidités associées).  C’est grâce à une telle logistique que le cancer ne doit plus être considéré aujourd’hui comme une fatalité.