Définition

Ce terme désigne la présence de sang dans les urines. Quand la présence de sang se voit à l’œil nu (urines rouges ou rosées), on parle d’hématurie macroscopique.  Quand la présence de sang ne se détecte qu’au microscope (urines de couleur normale), on parlera d’hématurie microscopique.

Quelles sont les causes ?

1°/ fausses hématuries :
Certains médicaments, l’ingestion de betterave peuvent colorer la couleur des urines sans qu’il y ait de présence de sang.
2°/ vraies hématuries :
La présence de sang dans les urines signe toujours une anomalie de l’appareil urinaire ; la prise de médicaments anticoagulants ou antiagrégants favorise l’apparition d’une hématurie mais ne suffit pas à la provoquer.  De ce fait, excepté le cas d’une hématurie survenue au décours d’une banale cystite chez la femme, elle doit toujours être rapportée au médecin traitant.
Du fait de l’anatomie du système urinaire, il est souvent difficile de déterminer l’origine du saignement dans les urines : ce peut être
    ⁃    Le « haut appareil » : ce terme désigne le rein droit, le rein gauche, l’uretère (canal qui conduit les urines du rein à la vessie) droit et l’uretère  gauche.
    ⁃    Le « bas appareil » : ce terme désigne  la vessie, le canal urétral (qui permet le passage des urines de la vessie à l’extérieur de l’organisme pendant la miction) et la prostate (organe qui chez l’homme entoure l’urètre juste sous la vessie).
Certains signes peuvent orienter la recherche de la source du saignement :
    ⁃    Lorsque le saignement vient d’un rein ou d’un uretère, le saignement est continu et va se diluer dans la vessie de sorte que la couleur des urines sera la même du début à la fin de la miction (hématurie totale). S’il existe une douleur d’un rein associé, on explorera préférentiellement le haut appareil.
    ⁃    Lorsque le saignement provient de la vessie,
S’il est constant et important, on observera comme précédemment une hématurie totale (avec éventuellement des caillots),
S’il est modéré et ne se produit qu’au moment de la miction (quand le muscle de la vessie se contracte), on observera la présence de sang uniquement à la fin de la miction (hématurie terminale). S’il existe des troubles de la miction associés, on explorera préférentiellement la vessie (le bas appareil). La cause la plus fréquente d’un saignement de la vessie est une tumeur de la vessie.
    ⁃    Lorsque le saignement provient du canal urinaire,
S’il est important, l’hématurie est accompagnée de caillots qui gênent l’écoulement des urines qui peuvent en obstruant le canal urétral occasionner une rétention aigue d’urine.
S’il est modéré,  le sang ne colore que le début de la miction (hématurie initiale). La cause la plus fréquente est en rapport avec la prostate.
3°/ L’urétrorragie :
Il s’agit d’un écoulement de sang extériorisé par le méat urinaire alors que la miction reste parfaitement claire:
    ⁃    Chez la femme, c’est le plus souvent un ectropion (varice totalement bénigne) qui saigne au moment où la femme s’essuie le périnée en fin de miction.
    ⁃    Chez l’homme, c’est souvent la découverte dans le slip d’une goutte de sang qui correspond à un saignement le plus souvent de la prostate mais  parfois d’un polype de l’urètre.

Explorations

1°/ l’ECBU (Examen Cyto Bactériologique des Urines) : il s’agit de l’examen d’un échantillon des urines au laboratoire d’analyses médicales. Il est préférable d’uriner directement au laboratoire d’analyses de façon à être certain que le résultat n’est pas faussé par le transport.
2°/ la Cytologie urinaire : il s’agit d’un échantillon d’urines qui sera étudié au microscope pour rechercher des anomalies des cellules du système urinaire qui desquament et sont éliminées dans les urines. Cet examen est réalisé non pas au laboratoire d’analyses mais dans un cabinet d’anatomo-pathologie.
3°/ l’Echographie de l’appareil urinaire : il s’agit d’un examen non invasif, totalement indolore qui permet de détecter une grande partie des pathologies qui sont à l’origine de l’hématurie. C’est souvent la première étape avec l’ECBU avant d’envisager d’autres explorations plus précises car il faut savoir que l’échographie peut parfois méconnaitre une tumeur de la vessie ou du rein.
4°/ l’Uroscanner : il s’agit de l’examen de référence pour explorer le « haut appareil ». Il nécessite l’injection d’iode dans le sang et est réalisé dans un centre spécialisé de radiologie.
5°/ la Cystoscopie : il s’agit de l’examen de référence pour explorer le « bas appareil ». Il consiste à introduire dans le canal urétral une sonde souple qui permet à l’Urologue d’inspecter la vessie ; cet examen n’est pas douloureux, même chez l’homme,  car  réalisé après l’introduction d’un gel anesthésiant dans le canal urétral. Les normes d’asepsie étant de plus en plus strictes et rigoureuses, cet examen est désormais réalisé en soins externes dans une structure attenante au bloc opératoire.