Définition
Ce terme désigne une augmentation de la fréquence des mictions.

Quel en sont les mécanismes et les causes ?
 
Deux mécanismes peuvent expliquer la pollakiurie :
    1°/ une augmentation de la quantité globale des urines émises par 24h00 : il s’agit alors d’une polyurie, ce qui signifie que l’organisme élimine plus d’urines que normalement. Deux situations peuvent entrainer une polyurie :
    ⁃    Une augmentation de la quantité de liquides absorbés par 24h00 : il s’agit de la polydipsie ou potomanie
    ⁃    Une augmentation de l’élimination d’eau par les reins : le cas le plus fréquent correspond à l’apparition d’un diabète car le trop-plein de sucre dans le sang est éliminé dans les urines et entraine avec lui un surplus d’élimination d’eau.
   2°/ une diminution de la quantité d’urines émises à chaque miction : trois situations distinctes peuvent se rencontrer :
    ⁃    Une diminution de la capacité de la vessie : cette situation peut se rencontrer dans plusieurs circonstances :
    a)    Capacité réduite de la vessie depuis la petite enfance :
Il s’agit d’une  immaturité vésicale avec souvent un retard à la propreté (énurésie) et des impériosités mictionnelles à l’audition de l’eau (en faisant  la vaisselle), en touchant l’eau (douche),  lors d’émotions ou de stress (examens), ou dans certaines situations spécifiques (au retour chez soi, au moment où on met la clé dans la serrure …)
    a)    Capacité qui se réduit au décours de la vie :
Cette situation se rencontre essentiellement lorsque le muscle de la vessie est obligé de forcer régulièrement pour compenser un obstacle à l’écoulement des urines (cf chapitre sur LA DYSURIE) ; au bout de plusieurs années, le muscle de la vessie s’épaissit et perd de l’élasticité, si bien que le besoin d’uriner survient pour des volumes plus faibles que précédemment. S’en suit un à plusieurs levers nocturnes ainsi que des impériosités mictionnelles qui peuvent devenir difficiles à retenir.

    ⁃    Une augmentation de la sensibilité de la vessie :
Cette situation se rencontre lorsqu’il existe une pathologie dans la vessie (polype, calcul, infection …) qui irrite la vessie et l’oblige à se contracter plus souvent

    ⁃    Une mauvaise vidange de la vessie lors de la miction :
Si la vessie ne se vide pas complètement et qu’il existe un « résidu post-mictionnel », elle sera à nouveau pleine plus rapidement et le patient sera obligé de retourner au toilettes au bout de 2 à 3 h au lieu de 4 à 6 h comme normalement.

Explorations
       
1°/ le calendrier mictionnel :
Il consiste à répertorier  dans un tableau toutes les prises de boissons (avec l’heure et la quantité) et toutes les mictions (avec l’heure et la quantité) pendant 24h00. On peut ainsi à l’issue calculer :
    ⁃    La quantité de liquides absorbés et démasquer éventuellement une polydipsie
    ⁃    La quantité moyenne d’une miction (la normale est supérieure à 350 ml)
 2°/ l’échographie pré et post-mictionnelle :
Généralement réalisé chez le radiologue, cet examen simple et non agressif permet d’apprécier l’épaisseur du muscle vésical, l’existence éventuelle d’une pathologie de la vessie (polype, calcul, …), de calculer sa capacité en réplétion maximale puis, après la miction, de mesurer un éventuel résidu, enfin de vérifier l’intégrité des reins (qui peuvent s’abimer en cas de difficultés à la miction).