Définition

Il s’agit de l’inflammation de la prostate, qui peut être d’origine bactérienne.
 
La prostate a un rôle de barrière vis à vis des bactéries, ce qui fait que la cystite bactérienne est une pathologie considérée comme féminine. Il est classique de dire que la cystite chez l’homme est une prostatite, jusqu’à preuve du contraire.

Aiguë, les symptômes sont marqués, alors que chronique, le tableau est plus insidieux et moins sensible aux traitements.

 

Diagnostic

Le tableau associe des brûlures mictionnelles, une pollakiurie (augmentation de la fréquence des mictions), des impériosités avec une fièvre élevée (40° est classique).
 
On peut voir aussi une dysurie liée à l’œdème prostatique qui comprime l’urèthre, voire une rétention aiguë d’urine. Une hématurie, des douleurs abdominales sont aussi classiques.
 
Le toucher rectal met en évidence une douleur dite « succulente », c’est à dire extrêmement violente, à la palpation de la prostate qui est molle et augmentée de volume. Dans cette situation, la pratique de cet examen doit être limitée.
 
Une infection concomitante des bourses (épididymite, orchi-épididymite) est possible mais ne modifie pas la prise en charge.

Examens

En urgence, avant le début du traitement, un ECBU est demandé, voire des hémocultures si le tableau est sévère.
 
Un bilan biologique peut être réalisé pour confirmer le caractère infectieux. Le PSA est augmenté en cas de prostatite, mais sa réalisation n’a pas d’intérêt sur le plan diagnostique ou thérapeutique.
 
Une échographie peut être prescrite en cas de doute sur une rétention urinaire.
 
Les autres examens n’ont pas d’intérêt en urgence.

Traitements

Le traitement associe :

  • Antibiotiques : Fluoroquinolones ou céphalosporine de 3è génération éventuellement associé à un aminoside. Le traitement intraveineux dépend uniquement de la molécule choisie. L’antibiothérapie sera adaptée en fonction de l’ECBU et dure de 3 à 6 semaines.
  • Antalgiques type paracétamol.
  • Anti-inflammatoire non stéroïdien, éventuellement.
  • Alpha-bloquant pour réduire le risque de rétention si la dysurie est présente.
  • Repos.
  • Traitement de la rétention par pose d’un cathéter suspubien si nécessaire

Surveillance

L’évolution est favorable en 2 à 3 jours, mais le traitement doit durer 3 à 6 semaines selon les antécédents, au risque de laisser l’infection récidiver.

En l’absence d’amélioration, on recherche un abcès prostatique en échographie, dont le drainage est une option exceptionnelle.